J’ai été l’épreuve de mon père, et lui la mienne !

Une explication réel de comme la vie se passe.

UNE VIE D’ÉPREUVES ET DE MIRACLES

João da Encarnação

7/15/20253 min ler

Mes parents ont toujours été des êtres justes. Travailleurs, généreux, dignes. Ils ont tendu la main à de nombreuses familles migrantes — venues du nord du Portugal, mais aussi de Moldavie, d’Ukraine ou d’ailleurs — qui n’avaient souvent rien d’autre qu’une voiture et l’espoir d’une vie meilleure dans le sud. Ils leur ont offert du travail, un toit, une chance. Et, comme un écho à cette bonté, la vie a commencé à leur sourire : les contrats arrivaient, les affaires prospéraient, l’argent circulait. Mais la vie, lorsqu’elle nous élève, nous met aussi à l’épreuve.

Mon père était homophobe. Et moi… j’étais gay.
Quand j’ai commencé à comprendre qui j’étais, j’ai compris aussi quelque chose de plus grand : j’étais l’épreuve de mon père. Parce que la vie est un miroir.

Et tout ce que nous rejetons avec peur, haine ou ignorance, la vie nous le présente de nouveau, non pas pour nous punir, mais pour nous faire grandir.
Tout ce qu’on donne avec le cœur, on le reçoit.
Et tout ce qu’on refuse de voir… finit par nous regarder en face.

À 17 ans, j’ai écrit un texte pour un concours organisé par la Mairie de Lisbonne. Le thème était libre, et j’ai choisi de raconter l’histoire d’un homme qui, dans son testament, révélait à sa famille qu’il avait aimé un autre homme. Une vérité cachée toute sa vie, révélée seulement à sa mort.
C’était, bien sûr, une histoire que je ne voulais pas vivre.

Le texte a été sélectionné parmi les 10 meilleurs. Il devait faire partie d’un livre collectif.
Mais deux choses se sont produites :

1. Le maire de Lisbonne a changé — João Soares a été remplacé par Santana Lopes — et le projet a été annulé, faute de financement.

2. Et moi, même si j’avais été sélectionné, je ne pouvais pas assumer ce texte.

Parce que j’avais peur pour mon père.
Parce que j’étais le fils d’un homme influent… et homophobe.
Des chaînes de télévision ont voulu m’interviewer.

J’ai accepté, avec la voix déformée et le visage flouté.
Mais une des diffusions a mal été traitée. Mon identité a été révélée. Tout le monde l’a su. Et, peu de temps après, mon père aussi.

Quand je lui ai dit la vérité, sa première réaction n’a pas été la tristesse ou l’écoute. C’était la peur de ce que les autres allaient dire. Son honneur, son nom, son image. C’est là que tout a basculé. Il a acheté une propriété dans l’Alentejo (pour s'isolé) et a confié ses entreprises de l’Algarve à certains employés. Mais ces employés n’ont pas géré — ils ont laissé les choses tomber. Quand l’État a commencé à réclamer les dettes de sécurité sociale et d’impôts, mon père a découvert l’ampleur du désastre. Il a mis tous ses biens personnels pour tenter de sauver l’entreprise. Mais ce n’était pas suffisant. Tout ça se passe au moment de la crise... Des villas à quarante mil euros, invendables, personne acheter et moi, au milieu de tout ça, j’ai vendu mon appartement à Lisbonne avec tout à l'intérieur aux parents de ma voisine qui voulait cet appartement.

Je lui ai donné tout l’argent et je suis resté avec une dette auprès des finances publiques, à mon propre nom et Il a tout perdu.

Je sentais que je devais l’aider… Mais il ne m’a jamais écouté. Au fond, il me tenait responsable de sa chute. (le victimisme qui bloque encore plus et nous fait tourner en rond)

Ce que cette histoire m’a appris que TOUT ce que l’on croit profondément… la vie le matérialise. Mon père vibrait dans la peur à cause de son nom, il a perdu ce qu’il craignait le plus : son nom. Il n’a plus jamais voulu entendre parler du Portugal. Il est parti vivre en France, avec ma mère. Et c’est là qu’un petit miracle s’est produit.

Le jour même où ils ont tout perdu, ils ont reçu un appel inattendu. C’était un couple qu’ils avaient aidé autrefois, lorsqu’il dormait dans une voiture avec ses enfants. Ces migrants du nord devenus émigrants en France, on senti l'appel ou les lois de l'univers, qui avait désormais devrais leur venir en aide :

« Venez chez nous. »

Parce que rien ne se perd. Aucune bonne action n’est oubliée. La vie garde tout en mémoire. Et elle la rend au bon ou au juste moment.

J’ai compris que la peur crée la réalité. Mais l’amour et la compassion aussi.
Quand on croit en l’autre, même quand tout semble perdu…
Quand on aime sans condition, même quand personne ne comprend…
Quand on voit au-delà de la douleur, alors la guérison peut naître.
Pas un amour aveugle.
Mais un amour qui voit l’âme.
C’est ainsi que nous nous guérissons les uns les autres.
En croyant que j'ai compris la vie, ses lois et comment ça se passe, que je vous partage ma vie !